Je suis seul dans ma chambre. Les gens autour de moi parlent, sans moi. Séparé d’un simple mur de ma pièce, mes voisines parlent comme si je n’existais pas. Dehors, en marchant sans doute sur un trottoir légèrement en contrabas, sec et sûr, des dames dont la voix me fait penser qu’elles sont agées parlent avec agitation.
Pendant ce temps je divague en esprit sur mon lit de célibataire et j’écoute les sons de la vie, forcément extérieurs, externes à mon existence, étranges et étrangèrs.
J’imagine des sequences de vie, des gens qui s’entrechoquent pour en faire des bouts d’histoire inscrit sur mon clavier puis méticuleusement enregistrés sur mon ordinateur, et ordiairement voué à l’oubli, même au mien. J’éguise, du moins je tente d’éguiser ma sensibilité dans le silence. De mettre quelques choses: morceaux d'émotions, images volées de la vie des autres, en ordre. J'aimerais pouvoir rationaliser mon imagination que je juge correcte afin de la fructifier. Mon oeuvre future pourrait être comme ma consolation. Consolation d'une vie de tristesse.